(...) nous avons voulu savoir ce qu’il
était devenu et avons posé la question à Loïc Gaume. Un type qui
pendant des années, une fois par mois, allait distribuer des fanzines
qu’il avait écrits, massicotés, photocopiés, agrafés. En 2010, il fait
toujours tout tout seul mais s’autoédite avec une vraie maison
d’édition, qu’il a créée, les Détails.
C’est pareil, mais en plus pro.
Pour lui, si le fanzine actuel
consiste toujours à faire soi-même, une chose fondamentale à pourtant
changer : « La mentalité n'est plus la même d'une part, mais surtout
cette forme est passée du politique à l'artistique, c'est ce qui me
semble le plus évident aujourd'hui. Ça se vérifie notamment avec le
nombre de salons consacrés à l'autoédition. On vend son fanzine
aujourd’hui, on ne le distribue plus pour faire passer des idées. Le
fanzine s'est démocratisé avec des moyens d'impression plus faciles, et
est tombé entre les mains des dessinateurs, photographes etc.
Aujourd'hui, le fanzine a plus à voir avec l'édition indépendante
qu'avec le tract politique. » En 2013, le fanzine se vend et tient salon. Il est sorti du ghetto.
Et ce n’est pas parce qu’on travaille en parallèle pour une maison
d’éditions "capitalistique" qu’on est un vendu. Loïc Gaume est reconnu
dans le milieu de l'autoédition alors qu’il collabore avec l’Association dans la revue Lapin. Le DIY serait donc moins sectaire. Et c’est sans doute l’une des raisons pour laquelle il a pu s’étendre de la scène underground au linge de maison (...)
Dorothée Duchemin pour Citazine
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